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Le fonds des mazarinades de la bibliothèque de l’Arsenal

Bruno BLASSELLE

Bibliothèque de l’Arsenal

Séverine PASCAL

Bibliothèque de l’Arsenal

L’organisation d’une journée du colloque de 2015 à la bibliothèque de l’Arsenal est un clin d’œil à l’Histoire. Lors de la Fronde, en effet, il fut question à plusieurs reprises de loger le Roi à l’Arsenal, en 1649 puis en 1652. En outre, le maréchal de La Meilleraye, qui fut grand maître de l’artillerie et surintendant des finances au début de la Fronde, et dont l’appartement à l’Arsenal se visite encore, fut l’objet de plusieurs mazarinades comme partisan de Mazarin1.

Grâce au marquis de Paulmy (1722-1787), bibliophile à l’origine de la constitution de la bibliothèque, et grâce aux confiscations révolutionnaires, le fonds des mazarinades de l’Arsenal est certainement l’un des plus importants au monde. Cette collection, connue depuis longtemps comme l’atteste l’introduction de la Bibliographie des mazarinades de Célestin Moreau2, était cependant considérée comme peu accessible, pour reprendre l’appréciation d’Hubert Carrier : « malheureusement, faute d’un répertoire bien fait, les mazarinades de l’Arsenal sont à peu près inaccessibles3 ».

Le colloque est l’occasion d’étudier de plus près la composition de ce fonds et son histoire, en précisant que le dépouillement systématique de l’ensemble de la collection ne sera pas achevé avant plusieurs années.

VUE D’ENSEMBLE

Accès à la collection

Dans le classement qu’avait adopté le marquis de Paulmy lors de la rédaction de son catalogue, les mazarinades étaient regroupées et classées dans la section Histoire de France, règne de Louis XIV. À la suite des enrichissements révolutionnaires, il fut nécessaire de rédiger un nouveau catalogue, nommé Catalogue méthodique, où les mazarinades demeurèrent dans la même section sous une cote unique. En 1926, lors de la recotation par formats de l’ensemble du fonds ancien de l’Arsenal, chaque recueil de mazarinades reçut une cote individuelle4.

Une liste alphabétique des mazarinades avait d’autre part été établie dès le début du XIXe siècle et mise à la disposition du public en salle de lecture. Ce catalogue manuscrit a longtemps servi d’accès privilégié à la collection, bien que peu commode et lacunaire.

Depuis 2004, l’informatisation du fonds de mazarinades dans le Catalogue général de la BnF permet une recherche par mots du titre. Néanmoins, les notices étant très sommaires (un titre seul, souvent erroné) et de nombreux recueils n’ayant pas été dépouillés, la reprise complète du catalogage a été lancée en janvier 2010.

Quelques chiffres et caractéristiques générales

Un décompte des mazarinades de l’Arsenal permet d’avancer le chiffre de 22 557 exemplaires, (dont 225 pièces manuscrites), majoritairement rangés dans des recueils factices d’imprimés. Cette collection est de première importance5. Cependant, on ne peut à cette heure connaître le nombre d’éditions, pas plus que le nombre d’unica. Environ un tiers du fonds a déjà été traité et 3 440 éditions repérées, dont une cinquantaine de titres non référencés dans la bibliographie de Moreau et ses différents suppléments.

Si les brochures, isolées ou reliées en recueils, dominent largement, on trouve des placards et des monographies, comme le fameux Mascurat6 de Gabriel Naudé ou encore le recueil de maximes contre Mazarin écrit par Claude Joly7. Les reliures des recueils sont majoritairement du XVIIe siècle, parfois du XVIIIe. On en trouve 148 en parchemin, 118 en veau brun (dont 20 avec un décor à la Duseuil), 42 en veau blond. Les pièces de titre révèlent des classements chronologiques, thématiques ou très rarement alphabétiques. Le terme « mazarinade » apparaît sur une trentaine de volumes.

Plus de 20 % des recueils contiennent des portraits gravés : 210 gravures différentes sur un total de 510 planches ont été comptées. Elles représentent 145 personnages contemporains. Les plus fréquemment rencontrés sont Louis XIV (7 gravures différentes), Mazarin (7), le cardinal de Retz (6), Anne d’Autriche (6, cf. ill. 1), le prince de Condé (4), le duc d’Orléans (3). La plupart des gravures sont de Balthasar Moncornet (327 portraits), suivi de loin par Pierre Daret (104) puis Nicolas de Larmessin (8).

Illustration n° 1 – Portrait d’Anne d’Autriche gravé par B. Moncornet. Bibl. de l’Arsenal, 8-H-7673 (pl. 7).

Les provenances du fonds

La recherche d’ex-libris manuscrits ou gravés, d’estampilles, de cotes anciennes et de notes manuscrites a permis d’identifier la provenance de 15 585 pièces, soit 69 % du fonds.

La répartition ci-dessus reflète celle de l’ensemble des fonds. La collection du marquis de Paulmy8, estimée à 100 000 volumes9, fut enrichie de plus de 50 000 ouvrages10 issus des dépôts littéraires. Les autres provenances de mazarinades pèsent peu, en dehors de la collection Georges Douay, donnée en 1919, composée essentiellement de pièces de théâtre mais où l’on compte 190 mazarinades.

Provenances des mazarinadesNombre de pièces%
Collections du marquis de Paulmy9 00640
Collections issues des confiscations révolutionnaires4 94622
Autres provenances1 6337
Provenances non identifiées6 97231
Total22 557

Parmi les pièces non identifiées, car dépourvues de marques de provenance (31 % du total), certaines viennent très probablement du marquis de Paulmy, car des recueils signalés dans son catalogue manuscrit n’ont pu être identifiés en rayons.

LES PROVENANCES PAULMY

Paulmy, dans son catalogue méthodique11, en vingt tomes, rédigé en 1775 et organisé selon le classement traditionnel des libraires parisiens, a ajouté une classe supplémentaire consacrée à l’histoire littéraire. Si les mazarinades sont classées dans la section « Histoire », quelques pièces se trouvent cependant dans les sections Belles Lettres et Histoire littéraire.

Sur les 9 006 mazarinades de Paulmy, plusieurs provenances ont pu être identifiées.

Provenances PaulmyNombre de volumesNombre de pièces
Collection du Marquis d’Argenson201 024
Collection Caumartin352 411
Collection du Baron d’Heiss262 005
Origine non identifiée643 524
Mazarinades manuscrites2042
Total1659 006

Comme on le voit, l’origine de ces acquisitions a été trouvée pour près de 60 % des pièces.

Collection du marquis d’Argenson

René-Louis Voyer, marquis d’Argenson (1694-1757), père du marquis de Paulmy, fut secrétaire d’État aux Affaires Étrangères de Louis XV de 1743 à 1747. Écrivain et mémorialiste, il n’avait pas la réputation d’être bibliophile et n’avait pas de bibliothécaire. Sa bibliothèque est connue grâce au catalogue de sa vente (8 avril 1755) 12 et grâce à son inventaire après décès13, où elle est encore estimée à 4 631 livres pour 2 210 volumes.

Le marquis de Paulmy a acheté des ouvrages de son père lors de la vente d’avril 1755 et en a reçu d’autres par héritage14. Dans le catalogue de la vente, le n° 1922 décrit un Recueil de pièces sur l’histoire de France, appelées Mazarinades. 20 vol. in 4. (Une estimation à l’encre indique un prix de 14 livres). Ces volumes ont été retrouvés dans le catalogue de Paulmy15, grâce à la mention de provenance indiquée en marge « formé par mon père ». Nous ne savons pas s’ils sont arrivés lors de la vente ou lors de la succession. Nous ignorons également la date de constitution de ces recueils, où l’on relève juste un ex-libris manuscrit d’un certain « Le Gras ».

Ces recueils16 ont des reliures en veau brun, à la Duseuil (les seules de toutes les mazarinades de l’Arsenal), décorées de petits fers dorés au dos des volumes. Une étiquette d’avis au relieur, assez fréquente dans les ouvrages provenant du marquis d’Argenson, est présente sur le contreplat inférieur de deux volumes et semble être de la main du marquis d’Argenson. Certains des volumes ont conservé une petite étiquette écrite à la main au dos du livre avec un numéro d’ordre.

Seul un des recueils contient l’ex-libris gravé du marquis d’Argenson « Ex. Catal.o Biblioth.ae Argenson », tandis que les autres possèdent l’ex-libris gravé du marquis de Paulmy ce que, d’après Henry Martin, l’historien de l’Arsenal, il avait coutume de faire pour les ouvrages de cette provenance. Aucun des volumes n’a de table manuscrite, ni d’illustration. Les recueils présentent la plupart du temps un classement thématique (avec par exemple « Beaufort », « Recueil du Prince », « Recueil de Guyenne ») ou alphabétique.

Il faut enfin signaler le mystère de la référence n° 4059 de la section « Histoire » du catalogue de Paulmy : on y décrit un ensemble de 48 volumes de mazarinades provenant du marquis d’Argenson, avec ce commentaire : « J’ay lieu de croire que ce recueil formé par feu mon père est assé complet. On trouve dispersées, dans ce recueil, diverses pièces recherchées à cause qu’elles sont mordantes satyriques… ». Ces recueils n’ont pas encore été repérés.

La collection de Jean-François-Paul Le Fèvre de Caumartin

C’est l’un des plus grands ensembles identifiés à l’Arsenal : 35 volumes contenant 2 411 mazarinades. Le nom de Louis-François Le Fèvre de Caumartin (1624-1687) est bien connu des historiens des mazarinades. Ami du cardinal de Retz, conseiller d’État, il fut frondeur. Un certain nombre de mazarinades anonymes lui sont attribuées17.

L’ex-libris gravé « Ex Cata.go Bibliothecae Caumartin.ae », trouvé au contreplat supérieur des volumes, indique la provenance Caumartin. Il fut utilisé par Jean-François-Paul Le Fèvre de Caumartin (1668-1733) avant 171918. Fils de Louis-François, il fut élu à l’Académie des inscriptions en 1694, avant d’être nommé évêque de Vannes, puis de Blois. D’après J. Guigard19 et H. Martin20, il hérita de la bibliothèque paternelle qu’il continua à enrichir. À sa mort, il laissa une bibliothèque d’environ 9 000 ouvrages et 350 manuscrits, entièrement dispersée lors d’une vente aux enchères en janvier 1735. Le n° 5079 du catalogue de cette vente21 décrit une collection de mazarinades : Recueil de pièces, dites Mazarinades, & autres concernant la prise & la liberté des Princes, & le Cardinal de Retz, depuis 1649 jusqu’en 1653. 37 vol. in 4, avec un prix estimé à 73 livres. Nous avons trouvé 35 volumes22 avec l’ex-libris Caumartin sur les 37 annoncés au catalogue.

Cependant, on ne sait pas comment Paulmy, qui avait 13 ans lors de la vente, a acquis cette collection. Jean-François-Paul Le Fèvre de Caumartin est son grand-oncle maternel. A-t-il récupéré cet ensemble par l’intermédiaire de sa famille ou a-t-il obtenu ces mazarinades lors de ventes publiques ultérieures, comme le suggère Henry Martin23 ?

Les recueils sont reliés en veau brun avec double filet doré, petits fers dorés au dos et papier marbré aux gardes de contreplat uniquement (ill. 2). Cet élément permet de dater les reliures du XVIIe siècle avec certitude. Aucun autre ex-libris que celui de Caumartin n’est présent, ni marque de provenance ou mention de prix. Tous ces recueils ont une table manuscrite reliée en tête des volumes, et toujours de la même main, non identifiée. Un seul recueil contient des portraits gravés, au nombre de 26.

Illustration n° 2 – Collection Caumartin : Pièces de titre, classement thématique. Bibl. de l’Arsenal, 8-H-7698 et 8-H-7738.

Le plan de classement de cette collection n’offre pas de logique générale apparente. Le catalogue n’a pas été retrouvé. Sur chaque volume on trouve une des trois cotes suivantes portées sur l’ex-libris gravé : L 421, L 422 ou L 423. La confrontation de ces cotes avec le contenu des volumes pourrait constituer une piste de recherche. La lecture des pièces de titres, de leur côté, montre que certains recueils sont thématiques, par exemple « Apologie du Mazarin », « Apologie des Princes » ou encore « Troubles de la Guyenne ». D’autres portent uniquement la mention « mazarinades ».

Collection du baron d’Heiss

Peu d’informations ont pu être trouvées sur le baron Joseph-Louis d’Heiss. Henry Martin24, à défaut de ses dates de naissance et de mort, nous apprend qu’il fut le petit-fils de Jean d’Heiss, historien de l’Allemagne25 et résident de l’Électeur palatin à la Cour de France auprès de Louis XIV. Il a épousé en secondes noces, Élisabeth-Angélique Camus de Pontcarré, fille et héritière de Geoffroy-Macé Camus de Pontcarré, bibliophile réputé et l’un des fondateurs de l’Académie de Rouen. On sait également que le baron d’Heiss fut un bibliophile et qu’il fut en relation avec le bibliographe Mercier de Saint-Léger, bibliothécaire de l’abbaye de Sainte-Geneviève, notamment à propos d’incunables26.

Joseph-Louis d’Heiss vendit sa collection en 1781 afin de payer ses dettes. Les 30 000 volumes furent achetés en bloc par le marquis de Paulmy, pour la somme de 100 000 livres27. Tous les ouvrages provenant de cette collection ne sont pas identifiables, faute de marque de provenance. Seuls quelques-uns portent un ex-libris gravé « Du Cabinet de Mr le baron d’Heiss28 ». Certains possèdent une note manuscrite de la main du baron indiquant le nom du vendeur, la date et le prix d’achat. Paulmy ne conserva pas la totalité de cette collection. Après sélection des ouvrages les plus précieux, il revendit très vite les autres, le 22 juillet 178229. La vente lui rapporta 25 390 livres.

Dans le catalogue alphabétique rédigé de la main du baron d’Heiss, 26 recueils de mazarinades sont ainsi désignés : Mazarinades ou recueil de toutes pièces qui ont été faites pendant les troubles des années 1649, 1650, 1651 et 1652. Contenues 2.005 pièces pour servir à l’histoire de ce temps. 26 vol. in 430. Ces recueils ont pu être retrouvés31 grâce à l’existence d’un autre catalogue, également écrit par Joseph-Louis d’Heiss : Titres des pièces contenues dans mes 26 volumes de mazarinades et autres pièces pour servir à l’histoire des troubles pendant les années 1649, 50, 51, 52 (ill. 3) 32. Ce catalogue décrit les recueils titre à titre, en donnant des indications de lieu et de date de publication.

La collection regroupe au total 2 005 pièces. Sur les 26 volumes, 25 sont numérotés et reliés de façon identique, en veau blond avec double filet doré, et avec une pièce de titre comportant la mention « Recueil des troubles » suivie d’une année. Un 26e volume, en veau tacheté, a été acheté postérieurement, comme le précise une note manuscrite, « Suite que j’ai acheté à part ou tome vingt sixième ». Il porte une date et un prix d’achat au contreplat supérieur « … à Paris, 1767, 3 L. et 12 S. » avec un nom de libraire ou de possesseur illisible.

Illustration n° 3 – Catalogue des mazarinades du baron d’Heiss, avec volumétrie de sa collection. Bibl. de l’Arsenal, ms. 6495 f. 225." alt=""/>

L’ensemble contient 135 portraits gravés, avec des gravures majoritairement de Moncornet, et quelques-unes de Mariette et Van Lochon. À l’intérieur, chaque volume comportait un petit papillon, conservé dans sept cas, collé au contreplat supérieur, indiquant la mention du tome et une description brève du contenu. Notons enfin que le premier tome porte plusieurs annotations manuscrites dans lesquelles le baron donne des appréciations sur l’ensemble (« Collection assez rare surtout quand les pièces de Davenne y sont… »), des informations bibliographiques pour certaines pièces, ainsi que le prix de l’une des pièces (« la seule pièce de la Famine ou les putains à cul estimée 7 à 8 L. »).

Désendetté, le baron d’Heiss reconstitua très vite une nouvelle collection, qu’il vendit en deux fois en 1785. S’y trouvait un nouvel ensemble de mazarinades − Recueil de pièces en vers et en prose, qui ont paru pendant les troubles de la Fronde, & qu’on nomme communément Mazarinades33 – mais le marquis de Paulmy n’y acheta rien.

Collection Paulmy de provenance inconnue

Pour 3 524 autres pièces, la provenance Paulmy a été identifiée grâce à différentes marques : petits fers, ex-libris gravé de la famille d’Argenson, cotes anciennes ou encore écriture du marquis ou de ses secrétaires. Un ensemble de 36 volumes, contenant 3 239 mazarinades, a pu être reconstitué, grâce à l’écriture du titre de la table des recueils. Un de ces volumes34 porte aussi des commentaires manuscrits de Pierre-Antoine Soyer, bibliothécaire de Paulmy dès 1767, et du marquis de Paulmy lui-même. Au total, ces 36 volumes contiennent une centaine de gravures.

Le fonds Conrart

Nous avons retrouvé 42 pièces manuscrites sur la Fronde dans la collection du marquis de Paulmy. Celles provenant de Valentin Conrart sont les plus intéressantes.

Fondateur et père de l’Académie française, Valentin Conrart (1603-1675) fut conseiller et secrétaire du roi de 1627 à 1658. Bibliophile, il possédait une belle bibliothèque qui fut vendue à sa mort par ses neveux à l’abbé Bignon, qui la revendit à Law. Elle fut ensuite cédée au cardinal Dubois en 1723, puis à Jean Milsonneau, également connu sous le nom de Simon Vanel, vers 1725. Paulmy acheta la bibliothèque Milsonneau en 1769. Les recueils Conrart étaient au nombre de 74 lors de leur arrivée à l’Arsenal. Aujourd’hui, seuls les 50 recueils de pièces manuscrites sont identifiés, contrairement aux recueils de pièces imprimées. Ces recueils35 se composent de lettres autographes, et de papiers divers sur les milieux littéraires, l’histoire du protestantisme et l’histoire politique. On en compte neuf contenant des mazarinades ou des récits sur la Fronde, par exemple une copie de l’Arrêt du Conseil qui casse celui du Parlement rendu contre le cardinal Mazarin36 (1652), une Lettre contre le cardinal Mazarin37 et une Epitaphe de la Fronde, fait au mois de décembre 164938. Un des textes manuscrits de ce fonds39, découvert et publié au XIXe siècle40, est le récit sous forme de chronique des événements parisiens entre avril et août 1652, notamment le combat du boulevard Saint-Antoine du 4 juillet 1652 et l’épisode du massacre de l’Hôtel de Ville.

LES CONFISCATIONS RÉVOLUTIONNAIRES

Le contexte

Les collections issues des confiscations révolutionnaires viennent majoritairement de deux dépôts littéraires, Saint-Louis-la-Culture, le plus important de Paris, et les Cordeliers. À Saint-Louis-la-Culture, furent regroupées les bibliothèques ecclésiastiques de Paris. Hubert-Pascal Ameilhon, qui fut chargé de la bibliothèque de l’Arsenal en 1797, en eut aussi la responsabilité. Il en profita pour compléter les collections de la bibliothèque. Il fut également autorisé en 1798 par le ministre de l’Instruction publique à s’adresser à Barrois, le conservateur du dépôt des Cordeliers, afin de « rechercher les ouvrages qu’il croirait nécessaires pour compléter la collection41 ».

Les mazarinades étaient nombreuses dans les collections des établissements religieux : « les religieux semblent avoir été, à en juger par l’importance des collections qu’ils nous ont transmises, de grands lecteurs de pamphlets42. » Certains libelles ont été écrits par des ecclésiastiques, par exemple : Lettre d’une religieuse présentée au Roy & à la Reyne régente le premier février 1649 pour obtenir la paix43 ou Lettre du Père Michel religieux… sur les cruautez des Mazarinistes en Brie44. Selon Carrier, « la contribution des ecclésiastiques aux pamphlets de la Fronde paraît avoir été considérable45 ».

Le relevé des marques a permis de retrouver 22 provenances religieuses différentes, dont quatre apports majeurs : la Congrégation des Pères de la Doctrine chrétienne, le collège Louis-Le-Grand, le prieuré de Saint-Martin-des-Champs et l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés.

Tableau n° 1 – Mazarinades provenant des établissements confisqués.

Nombre de volumesNombre de pièces
Augustins Déchaussés132
Barnabites194
Bénédictins anglais1105
Blancs Manteaux3159
Carmes Déchaussés2189
Doctrine chrétienne16954
Faculté de médecine162
Lazaristes5116
Louis-Le-Grand (Collège)12845
Minimes (Passy, Vincennes)370
Missions étrangères (Séminaires des)5228
Nouveaux convertis1112
Oratoire496
Pénitents de Nazareth389
Récollets137
Religieuses de la visitation de Sainte Marie12
Saint-Esprit (Séminaire du)1124
Saint-Germain-des-Prés (Abbaye de)16718
Saint-Martin-des-Champs (Prieuré de)14776
Saint-Sulpice (Séminaire de)4121
Saint-Victor (Abbaye de)114
Sorbonne (Bibliothèque de)11

Congrégation des Pères de la Doctrine chrétienne ou Maison Saint-Charles

La maison mère de la Congrégation des Pères de la Doctrine chrétienne, dite Maison Saint-Charles, était installée dans l’actuelle rue du Cardinal-Lemoine. La bibliothèque46, ouverte au public à partir de 1718, conservait un fonds important (20 146 volumes en 1790). Le Père Noël Philippe Baizé (1672-1746), prêtre de la Congrégation, reçut la responsabilité de la bibliothèque dont il dressa le catalogue. Catalogue qui mérita les plus vifs éloges des spécialistes et notamment de l’abbé Bignon47.

Dans ce catalogue, conservé à la bibliothèque de l’Arsenal48, on trouve la référence à des mazarinades sous les cotes anciennes Mx 355 et Mx 357 à Mx 369. Ces cotes correspondent à deux ensembles, un recueil de journaux de 1648 et 1649 sur les affaires du temps en un volume49 et un Recueil de plusieurs pièces curieuses contre le Card. Mazarin, imprimée depuis l’enlèvement qu’il fit de la personne du Roy, le 6 janvier 1649, jusques à la paix établie le 2e jour d’avril de la mesme année50 en treize volumes. Une présentation générale de chaque tome est donnée dans le catalogue avec le détail des titres et des commentaires pour les pièces les plus intéressantes du volume. Grâce à l’ex-libris manuscrit « Ex Bibliotheca domus Sti Caroli Parisiensis », les recueils51 ont pu être identifiés. Ils contiennent 954 mazarinades.

Les volumes sont en parchemin ivoire. Certains portent un ex-libris gravé au contreplat supérieur, que nous ne sommes pas parvenus à identifier52. Les pièces sont presque toutes de 1649. Une foliotation a été ajoutée à la main, tandis qu’une table manuscrite reliée à la fin du volume renvoie à cette foliotation. Seules deux gravures sont reliées dans cet ensemble, dont un beau et grand portrait de Mazarin, dessiné par Charles Le Brun et gravé par Gilles Rousselet.

Collège Louis-le-Grand

Les jésuites, forcés de quitter la France en 1594, durent abandonner leur collège et leur bibliothèque. Lorsqu’ils furent rétablis au début du XVIIe siècle, une nouvelle bibliothèque fut constituée grâce à de nombreuses donations. En 1682, Louis XIV devint protecteur du collège qui prit alors le nom de Collège Louis-le-Grand53. Les accroissements réguliers firent de la bibliothèque de la rue Saint-Jacques une des plus importantes de Paris (environ 50 000 volumes au milieu du XVIIIe siècle). Forcés de s’exiler une nouvelle fois en 1762, les jésuites durent se défaire de leur collection. À cette occasion, un catalogue54 fut réalisé pour la mise en vente du fonds en 1764. Cependant, une partie de la collection revint au nouveau collège. Quand elle fut transférée sous la Révolution au dépôt de Saint-Louis-la-Culture, on dénombra 17 569 volumes55.

Le n° 4825 du catalogue de 1764 signale un Recueil de pièces sur l’histoire du temps, connues sous le nom de Mazarinades… constitué de 38 volumes et estimé à 29 livres. Un autre catalogue de cette bibliothèque, rédigé en 1768, fait à nouveau mention de cette collection de mazarinades, sous un titre un peu différent : Recueil de pièces sur l’histoire du temps depuis 1649 jusqu’en 165656. Mais seuls 15 volumes, et non plus 38, y sont mentionnés avec la précision d’une reliure en parchemin. On ignore le destin des autres.

Grâce à l’estampille « Collegium Ludovici Magni » apposée sur les documents du collège à partir de 1682, 12 volumes de mazarinades57 (comprenant 845 pièces) ont été trouvés. Deux ex-libris manuscrits ont été relevés : « Le Noir », pour onze recueils et « Coll. Paris Soc. Jesu » sur un recueil. Ce dernier volume se distingue également par la reliure en veau brun et non en parchemin, et par l’écriture de la table qui est d’une main différente. Enfin, très peu de gravures sont reliées dans cette collection.

Prieuré de Saint-Martin-des-Champs

La bibliothèque du prieuré de Saint-Martin-des-Champs58, qui remontait au XIIIe siècle, renfermait près de 10 000 volumes et 236 manuscrits au moment des confiscations. Les ouvrages furent regroupés au dépôt de Saint-Louis-la-Culture et répartis entre plusieurs bibliothèques dont l’Arsenal. Les volumes de mazarinades provenant du prieuré sont reconnaissables grâce à l’ex-libris manuscrit « Ex libris Monasterii Sti Martini a campis. Catalogo inscriptus 1695 ». 14 recueils59 contenant 776 mazarinades ont été identifiés. La plupart possèdent des illustrations, 39 au total, dont 34 de Pierre Daret, datées de 1651 ou 1652.

Les volumes, en veau fauve ou, pour cinq d’entre eux, en parchemin, se présentent de façon uniforme : la page de titre manuscrite et la table sont écrites d’une même main, identifiée comme étant l’écriture de Louis Polle, religieux, bibliothécaire du prieuré, sur lequel nous avons peu d’éléments, mais dont l’activité est attestée entre 163060 et 165361. Plusieurs faits nous montrent qu’il avait le souci des documents historiques : son souhait de conserver des pièces d’actualité, de les copier si nécessaire, de les classer dans une continuité historique et le fait qu’il a régulièrement annoté les pièces (ill. 4).

Illustration n° 4 – Portrait de Mazarin gravé par B. Moncornet, avec annotations de la main du Père Polle, bibliothécaire de

Saint-Martin-des-Champs. Bibl. de l’Arsenal, 8-H-7991.

Les recueils constitués lors des troubles de la Fronde s’insèrent dans un ensemble homogène de 19 tomes portant le titre Jardin de Plaisance (ill. 5). Le titre est sans doute emprunté à la célèbre anthologie Jardin de Plaisance et fleur rhétoricque imprimée chez Vérard en 1502 dans laquelle un compilateur propose des poèmes, des chansons et ballades.

Illustration n° 5 – Page de titre d’un volume du « Jardin de plaisance » de la main du Père Polle, bibliothécaire de Saint-Martin-des-Champs et contemporain de la Fronde.

Les volumes du Jardin de Plaisance se retrouvent dans deux notices du catalogue manuscrit de la bibliothèque de Saint-Martin-des-Champs62. La première indique Jardin de plaisance ou recueil de ce qui s’est passé en France de plus remarquable depuis le commencement du règne d’Henri IV jusqu’en 165263. Il s’agit de recueils qui ne concernent pas notre période, sauf le dernier, et qui sont conservés au département des Manuscrits de la BnF64. La seconde notice, Continuation du Jardin de Plaisance65, correspond à nos volumes de mazarinades. Ils portent l’indication tome VII à tome XIX au dos des recueils.

Chaque volume offre une page de titre manuscrite de la main de Polle décrivant les principales mazarinades. Les pièces, classées chronologiquement malgré quelques erreurs, sont imprimées pour la plupart. 95 sont copiées de la main du Père Polle.

Un dernier volume qui présente les mêmes caractéristiques que l’ensemble précédent, constitué également par Louis Polle, en diffère uniquement par son titre : Guerre parisienne. Il traite de la Fronde à Paris. Le catalogue manuscrit du prieuré nous indique qu’à l’origine, il faisait partie d’un recueil de 4 volumes dont 3 n’ont pas été retrouvés66.

Abbaye de Saint-Germain-des-Prés67

Les religieux de cette communauté sont à l’origine d’une mazarinade68 écrite à l’occasion d’une procession, organisée le 16 juin 1652, afin de faire revenir la paix sur Paris par l’abbé de Saint-Germain-des-Prés, Henri de Verneuil, fils légitimé d’Henri IV.

Grâce à de nombreuses donations, la bibliothèque de Saint-Germain-des-Prés possédait environ 49 000 volumes imprimés et 7 000 manuscrits au moment de l’incendie d’août 1794. Les ouvrages sauvés, 28 000 d’après Labiche69, ont été transportés au dépôt des Cordeliers. C’est ainsi que de nombreux volumes sont arrivés dans les collections de l’Arsenal. Le cachet de la bibliothèque « Bibl. S. Germani a Pratis » apposé sur les pages de titres, a permis de localiser 16 recueils70, regroupant 718 mazarinades, provenant de ce fonds. Cependant, nous avons le sentiment qu’à l’origine, la collection des mazarinades de Saint-Germain-des-Prés contenait davantage de recueils. En effet, au moins 29 volumes semblent manquer d’après les cotes inscrites sur les contreplats, qui vont de « Mazarinade 7 » à « Mazarinade 45 ».

Sur les 16 volumes de mazarinades de l’abbaye, deux provenances apparaissent. Pour la majorité des recueils (14 volumes sur 16), il s’agit d’un don de Jean d’Estrées (1660-1718) fait à la bibliothèque en 1718, d’après une petite bande de papier collée par les religieux à chaque page de titre : « Ex Bibliotheca illustrissimi Johannis d’Estrées, Cameracensis Archiepiscopi designati, quam Monasterio S. Germani à Pratis anno 1718 » (ill. 6). Jean d’Estrées, archevêque de Cambrai, tenait cette importante bibliothèque71 de son oncle, César d’Estrées (1628-1714), cardinal de Saint-Germain-des-Prés, doyen de l’Académie française et contemporain de la Fronde. Les volumes sont en parchemin ou en veau brun, accompagnés d’une table manuscrite reliée au début du recueil et de quelques planches gravées. Les deux autres volumes provenant de Saint-Germain-des-Prés possèdent le cachet de l’établissement, et un autre ex-libris manuscrit : « Ex Bibliotheca S. Germani a pratis 1683 », sans autre mention de provenance.

Illustration n° 6 – Un recueil de mazarinades provenant de Saint-Germain-des-Prés, avec l’ex-dono de Jean d’Estrées et l’estampille de l’abbaye.

D’autres ensembles de mazarinades doivent être issus des confiscations révolutionnaires. C’est probablement le cas de la collection de l’abbé Denis-Léon Rouillé du Coudray (1668-1733), chanoine de l’Eglise métropolitaine de Paris à partir de 1728, dont 4 recueils72 (contenant 341 mazarinades) ont été repérés grâce à deux ex-libris73 : l’un gravé (« Moderatur et urget »), l’autre manuscrit (« L’abbé Rouillé du Coudray, 1728 »). C’est sans doute vrai aussi pour la collection d’un certain abbé Guirand, qui regroupe 738 mazarinades dans un ensemble de 10 volumes reliés sous le titre « Mazarinade74 ».

Cette présentation confirme la richesse des fonds de l’Arsenal. De nouvelles investigations permettront peut-être d’identifier d’autres provenances, de préciser la place des portraits dans les recueils, d’étudier le corpus des mazarinades manuscrites. Aujourd’hui, l’achèvement du catalogage de la collection des mazarinades est la priorité de la bibliothèque. Chaque nouvelle édition trouvée, ou variante d’édition, est liée à une notice d’ensemble, sous le titre Mazarinades de la Bibliothèque de l’Arsenal. L’accès aux documents peut ainsi se faire soit par les titres, soit par cette notice générale qui propose un lien vers toutes les éditions et vers le relevé des marques de provenances de chacun des recueils de la collection. La poursuite de ce catalogage permettra sans doute d’identifier de nouvelles éditions susceptibles de rejoindre le projet d’une bibliographie en ligne.

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1 L’homme qui ne craint rien et qui dit tout à Monsieur le mareschal de La Meilleraye, Paris, 1649 (Moreau 1660) ou Relation veritable, Contenant la deffaite des forces que le Mareschal de La Meilleraye envoyoit contre Angers…, Paris, [1652] (Moreau 3182).

2 T. I, p. LXIII.

3 Hubert CARRIER, La Presse de la Fronde (1648-1653) : les Mazarinades, Genève, Droz, 1989, t. I, p. 14.

4 La plupart des recueils sont regroupés dans la tranche de cotes 8 H 7660 à 8 H 7995.

5 À titre de comparaison, la collection de la Bibliothèque Mazarine est aujourd’hui évaluée à 5 000 éditions représentées par un peu plus de 20 000 exemplaires. La collection de Versailles se situerait à 5 428 exemplaires ; 3 960 libelles seraient conservés à Chantilly et 7 787 pièces composeraient la collection de la Bibliothèque Nationale de Russie à Saint-Pétersbourg, selon Hubert Carrier, « Le fonds des Mazarinades, un trésor insolite », Art & métiers du livre, 222, no spécial « Bibliothèque Mazarine », 2001, p. 71-72.

6 Gabriel Naudé, Jugement de tout ce qui a été imprimé contre le cardinal Mazarin depuis le 6 janvier jusqu’à la déclaration du 1er avril 1649, [Paris, 1649] (Moreau 1769).

7 Claude Joly, Recueil de maximes véritables et importantes pour l’institution du Roy contre la fausse et pernicieuse politique du cardinal Mazarin, prétendu sur-intendant de l’éducation de Sa Majesté, Paris, 1652 (Moreau 3039).

8 Sur la bibliothèque de Paulmy, se reporter à Martine Lefèvre et Danielle Muzerelle, « La Bibliothèque du marquis de Paulmy », dans Histoire des bibliothèques françaises, Paris, Cercle de la librairie, 1988, p. 303-315.

9 Henry martin, Histoire de la Bibliothèque de l’Arsenal, Paris, E. Plon, Nourrit et Cie, 1900, p. 48.

10 Ibid., p. 432.

11 Catalogue raisonné d’une grande bibliothèque, sous les cotes Ms 6279-6297.

12 Catalogue des livres de la bibliothèque de Monsieur ***, dont la vente commencera le 8 avril 1755…, Paris, Damonneville, 1755. On y compte 2 450 numéros.

13 Archives nationales, Minutier Central, CXV 616.

14 Henry MARTIN, Histoire de la Bibliothèque…, op. cit., p. 100.

15 Bibl. de l’Arsenal, ms. 6294, n° 4063 et n° 4066 A.

16 Cotes de la collection du marquis d’Argenson : 8-H-7661, 8-H-7702 à 8-H-7707, 8-H-7710 à 8-H-7711, 8-H-7739 à 8-H-7741, 8-H-7744, 8-H-7749, 8-H-7901 à 8-H-7902 et 8-H-7945.

17 Exemples de pièces attribuées à Caumartin par Célestin Moreau : Discours libre et véritable sur la conduite de Monseigneur le Prince, et de Monseigneur le Coadjuteur, 1651 (Moreau 1127) et Lettre de M. le Prince de Conty, écrite au Roy sur son voyage de Berry, 1651 (Moreau 2037).

18 D’après Numelyo : http://numelyo.bm-lyon.fr/collection/BML [page consultée le 16 septembre 2014].

19 Joannis Guigard, Nouvel armorial du bibliophile, Paris, Rondeau, 1890, t. 1, p. 253.

20 Henry Martin, Histoire de la Bibliothèque…, op. cit., p. 292.

21 Catalogue des livres de la bibliothèque de feu Monseigneur Jean-François-Paul Le Febvre de Caumartin, Evêque de Blois, &c. Dont la vente se fera en détail, le Lundy 10 janvier 1735…, Paris, Guérin et Barrois, 1734, p. 482.

22 Cotes de la collection Caumartin : 8 H 7664 à 8 H 7665, 8 H 7678, 8 H 7698, 8 H 7708, 8 H 7712 à 8 H 7713, 8 H 7715 à 8 H 7716, 8 H 7725 à 8 H 7726, 8 H 7728 à 8 H 7735, 8 H 7737 à 8 H 7738, 8 H 7743, 8 H 7745, 8 H 7852 à 8 H 7853, 8 H 7882, 8 H 7889, 8 H 7898, 8 H 7903 à 8 H 7904, 8 H 7906 à 8 H 7910.

23 Henry Martin, Histoire de la Bibliothèque…, op. cit., p. 292.

24 Henry Martin, Histoire de la Bibliothèque…, op. cit., p. 228.

25 Jean Heiss, Histoire de l’Empire, contenant son origine, ses progrès, ses révolutions, Paris, Barbin, 1684.

26 Lettres du baron de H***[Heiss] sur les différentes éditions rares du quinzième siècle, Paris, Hardouin, 1783.

27 Bibl. de l’Arsenal, ms. 6167, f. 148 : Pièces relatives à l’achat par le marquis de Paulmy de la bibliothèque du baron d’Heiss.

28 Exemple de l’ex-libris gravé du baron d’Heiss dans le manuscrit ms. 4412 de la bibl. de l’Arsenal.

29 Catalogue des livres de la bibliothèque de M. le baron d’H** [Heiss] dont la vente se fera le lundi 22 juillet 1782…, Paris, De Bure, 1782.

30 Catalogue des livres de la bibliothèque de M. le baron d’Heiss, Bibl. de l’Arsenal, ms. 5323, f. 337.

31 Cotes de la collection du baron d’Heiss, dans l’ordre des tomes : 8 H 7694, 8 H 7675, 8 H 7684, 8 H 7680, 8 H 7866, 8 H 7948, 8 H 7895, 8 H 7695, 8 H 7692, 8 H 7879, 8 H 7685, 8 H 7850, 8 H 7693, 8 H 7686, 8 H 7880, 8 H 7690, 8 H 7683, 8 H 7701, 8 H 7689, 8 H 7717, 8 H 7878, 8 H 7890, 8 H 7934, 8 H 7912, 8 H 7933 et 8 H 7674.

32 Le catalogue des mazarinades du baron d’Heiss est relié par erreur dans un recueil des Archives des dépôts littéraires, sous la cote ms. 6495, f. 203-226.

33 Catalogue des livres rares et précieux de M ***… Dont la vente se fera le lundi 7 mars 1785…, Paris, De Bure, 1785, n° 991, p. 133.

34 8 H 7860.

35 Cotes des manuscrits Conrart : mss 4106-4129, 5130-5132, 5410-5427, 2667, 3135, 4171, 4651.

36 Ms. 3135, p. 545.

37 Ms. 4127, p. 115.

38 Ms. 4114, p. 91.

39 Ms. 5426.

40 Louis Jean Nicolas Monmerqué, Mémoires de Valentin Conrart, Paris, Foucault, 1826.

41 Henry Martin, Histoire de la Bibliothèque…, op. cit., p. 399.

42 Hubert Carrier, La Presse de la Fronde…, op. cit., t. I, p. 13.

43 Lettre d’une religieuse présentée au Roy & à la Reyne régente, le premier février 1649 pour obtenir la paix, Paris, Sassier, 1649 (Moreau 1901).

44 Lettre du Père Michel, religieux hermite de l’ordre des Camaldoli près Grosbois, à monseigneur le duc d’Angoulême sur les cruautez des Mazarinistes en Brie, Paris, 1649 (Moreau 2128).

45 Hubert Carrier, La Presse de la Fronde…, op. cit., t. II, p. 29.

46 Alfred Franklin, Les anciennes bibliothèques de Paris, Eglises, monastères, collèges, etc., Paris, Imprimerie Impériale, 1867-1873, t. II, p. 391-399.

47 Père de Vismes, « Éloge historique du R. P. Baizé de la Doctrine chrétienne », dans Mercure de France dédié au Roi, juin 1746, p. 96.

48 Noël Philippe Baizé, Catalogue de la bibliothèque des Pères de la Doctrine chrétienne, Arsenal Ms 6131-6151.

49 Ms. 6140, p. 236.

50 Ms. 6140, p. 239.

51 Cotes de la Maison Saint-Charles : 8 H 7794, 8 H 7796 à 8 H 7797, 8 H 7799, 8 H 7802, 8 H 7804 à 8 H 7807, 8 H 7816, 8 H 7818 à 8 H 7820 et 8 H 7822.

52 Exemple au volume 8 H 7806.

53 A. Franklin, Les Anciennes bibliothèques…, op. cit., t. II, p. 245-265

54 Catalogue des livres de la bibliothèque des ci-devant soi-disans Jésuites du collége de Clermont, dont la vente commencera le lundi 19 mars 1764, Paris, Saugrain, Leclerc, 1764.

55 Henry Martin, Histoire de la Bibliothèque…, op. cit., p. 522.

56 Catalogue des livres imprimés, manuscrits, des livres de figures et d’estampes appartenant au collége Louis le Grand », 1768, Ms. 6265, p. 736.

57 Cotes du Collège Louis-le-Grand : 4 H 3053, 8 H 7776, 8 H 7786 à 8 H 7787, 8 H 7789 à 8 H 7790, 8 H 7793, 8 H 7795, 8 H 7828, 8 H 7839 à 8 H 7840 et 8 H 7976.

58 Alfred Franklin, Les anciennes bibliothèques…, op. cit., t. I, p. 101-105.

59 Cotes du prieuré de Saint-Martin-des-Champs : 8 H 7808 à 8 H 7815, 8 H 7823 à 8 H 7827 et 8 H 7991.

60 Charlotte Denoël, « La Bibliothèque médiévale de Saint-Martin-des-Champs à Paris », Scriptorium, 2011, 65, p. 83.

61 Dom Louis Polle, Cantiques spirituels pour les cérémonies de l’Église…, 1653. BnF, Dép. des Manuscrits, Français 25411.

62 Bibliotheca mariniana, sive catalogus librorum bibliothecae Sti Martini a Campis, incoeptus anno salutis 1774, Bibl. de l’Arsenal, ms. 6194.

63 Ibid., f. 399, cote W 8.

64 BnF, Mss Français 23059-23067.

65 Bibl. de l’Arsenal, ms. 6194, f. 407, cote W 42.

66 Ibid., cote W 45.

67 A. Franklin, Les anciennes bibliothèques…, op. cit., t. I, p. 107-134.

68 Lettre d’estat envoyee a la Reine par un religieux de l’Abbaye Saint Germain des Prez, sur le sujet des désordres presens, et des prières qui se font a Paris pour les faire cesser et obtenir une bonne paix, Paris, Le Gentil, 1652 (Moreau 1847).

69 Jean-Baptiste LABICHE, Notice sur les dépôts littéraires et la révolution bibliographique de la fin du dernier siècle d’après les manuscrits de la Bibliothèque de l’Arsenal, Paris, Parent, 1880, p. 32.

70 Cotes de Saint-Germain-des-Prés : 8 H 7671, 8 H 7688, 8 H 7761, 8 H 7953, 8 H 7957 à 8 H 7958, 8 H 7960, 8 H 7962, 8 H 7967, 8 H 7972 à 8 H 7973, 8 H 7975, 8 H 7977, 8 H 7979, 8 H 7988, 8 H 7990.

71 Bibliothèque de 20 000 à 22 000 volumes, surtout riche en histoire de France.

72 Cotes : 8 H 7755, 8 H 7763, 8 H 7771, 8 H 7772.

73 Exemple des ex-libris au recueil coté 8 H 7771.

74 Cotes : 8 H 7662, 8 H 7696 à 8 H 7697, 8 H 7699 à 8 H 7700, 8 H 7858, 8 H 7861 à 8 H 7863, 8 H 7947.